CHRIST ROI
Luc 23, 33-45 Homélie Christ ROI 24/11/2019
« Jésus souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume ». Comme cette prière est belle et comme elle est touchante. Elle est belle car elle est la confiance et la Foi de cet homme en Dieu et en Jésus Christ, elle témoigne de son abandon et de son espérance en l’Homme-Dieu qui souffre à ses côtés. Elle est touchante car cette prière arrive à la suite du regard de miséricorde que ce bon larron a eu envers Jésus. Oubliant sa propre souffrance, il est ému par la souffrance du Christ. Il se révolte aussi de l’injustice qui frappe Jésus. Et Jésus à son tour pardonne et fait miséricorde à cet homme qui a su faire miséricorde. Il ne juge pas, mais accueil le bon larron dans son royaume. « Vraiment je te le dis, aujourd’hui , tu seras avec moi dans le paradis »
Saint Augustin affirmait : « Le Seigneur condamne, mais il condamne le péché, non le pécheur. »
À l’inverse de Jésus garde le silence face à ceux qui lui adresse des paroles de haines et des provocations. Les pharisiens, les soldats et l’autre larron se relaient pour essayer de prouver que Jésus n’est pas le sauveur attendu « si tu es le fils de Dieu, si tu es le Christ, si tu es le roi des juifs, sauve toi toi-même ». En tout cas il n’est pas le sauveur que eux attendais. Ces provocations ne sont pas sans rappeler les tentations au désert. Au désert le Christ avait éloigné les propositions de Satan en rappelant l’écriture, la parole de Dieu.
Mais aujourd’hui , Jésus ne réponds rien. Dans son abandon, dans son silence le Christ nous permet de découvrir que si Dieu veut le bonheur de l’homme, ce bonheur ne peut se faire sans la participation volontaire de l’homme, sans l’adhésion de l’homme au projet de Dieu. L’homme possède cette liberté d’accepter ou non le royaume qui lui est proposé. L’homme est libre soit de succomber au péché donné par de faux dieux offrant convoitise, possession et puissance, soit d’entrée dans un royaume de miséricorde et d’Amour.
Le peuple qui est présent au début de cet évangile et il reste là à observer les événements. Il observe cette lutte qui se déroule sous ses yeux entre le péché et la miséricorde. Le peuple qui observe le Christ pardonnant ceux qui le crucifient et pardonnant à celui qui crucifié avec lui demande sa miséricorde. Le peuple assiste à l’avènement du royaume de Dieu par le don de la vie du Fils. Dans la seconde lecture Saint Paul nous dit que c’est l’Eglise corps du Christ et dont le Christ est la tête et le premier, qui est l’outil chargé de porter la paix au monde et ce message de bénédiction à tous les hommes. C’est la mission que nous confie aujourd’hui le Christ : porter à tout homme le message qu’il est aimé de Dieu, et qu’il a du prix aux yeux de Dieu.
Jésus nous envoie auprès des pauvres, de ceux qui ont faim, qui ont soif, qui sont nus, qui sont malades, qui sont étrangers, qui sont prisonniers, pour porter ce message de paix, d’espérance et d’amour. Si le christ nous demande d’aller vers tous ces hommes et ces femmes, ce n’est pas parce que c’est bien, que c’est moral de faire le bien, de venir en aide à son prochain. Non ce n’est pas pour cela. Enfin ce n’est pas que pour cela. Si Jésus nous envoie vers ceux qui ont faim et soif, vers ceux qui sont nus, malades, étrangers ou en prison, c’est bien pour le rencontrer et nous retrouver en sa présence. Par ce déplacement il nous propose de changer nos cœurs et de nous ouvrir à l’amour de Dieu, de faire l’expérience de sa miséricorde.
C’est ce que nous vivons à chaque fois que nous acceptons de nous décentrer pour aller vers l’autre, celui qui est différent. C’est ce que nous avons vécu dimanche dernier à la TOP (Table Ouverte Paroissiale). En ouvrant nos portes à ceux qui nous entourent et que nous ne voyons pas toujours, en leur laissant occuper une place à notre table, pas pour que nous les servions, mais pour que nous partagions avec eux une tranche de vie. En vivant la TOP nous constatons la générosité, la force de vie, la joie, les talents de ceux qui ont pris part à notre table. Et cet émerveillement, cette leçon de vie, cette joie, c’est bien entendu la présence du Christ qui nous le fait vivre.
Alors prions pour que les rencontres que nous vivons, dans notre quartier, dans nos associations, à l’école, au collège ou au lycée, à notre travail, en famille, en Eglise, en paroisse , pour que toutes ces rencontres soient l’occasion de vivre l’Amour et la miséricorde de Dieu, et que nous sachions être les témoins de Jésus Christ ressuscité. Jésus présent auprès de ceux qui souffrent, qui sont exclus ou qui sont seuls.
François HEMERY